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Le code de la route

J’avais été prévenu avant d’arriver, vu des vidéos, entendu des témoignages par dizaines, mais rien n’a valu de vivre cette expérience gratifiante. Jouons franc-jeu, la conduite en Inde, c’est du délire pur. Si le danger omniprésent faisait crisser Chiara et Giulia des dents, j’étais pour ma part fasciné par cet art s’apparentant à du pilotage dans une fourmilière. Explications.


Plusieurs fois déjà, nous avons été amenés à prendre un véhicule de type motorisé pour nous rendre dans un bar, une boutique, un supermarché ou autres. Pour ce genre de petit trajet, le moyen de transport le plus plébiscité est le taxi local, que nous appellerons le « touk touk ». Ne me demandez pas comment ça s’écrit, je n’en ai foutrement pas la moindre idée. Le « touk touk » est donc une sorte de gros scooter fermé, avec trois places arrière. Il fait office de taxi local, et pas uniquement pour les gros touristes que nous sommes. Sa qualité première, c’est qu’il est minuscule, est donc passe-partout. Vous n’imaginez pas à quel point c’est UTILE.


Maman, j'ai peur, mais je me marre aussi

Utile car se déplacer sur les routes avec une voiture relève de l’exploit, sans parler d’un camion (là c’est carrément un acte de bravoure méritant la légion d’honneur). Si la majorité des véhicules sont des motos, des scooters ou des rickshaws (le nom scientifique du touk touk), c’est d’abord parce qu’ils permettent de se faufiler aisément dans le trafic intense. L’organisation à l’européenne, le code de la route et toutes ces fantaisies n’ont pas cours ici, et l’on doit rapidement se faire aux multiples dépassements en double file (et encore, multiple est un euphémisme) lors desquels l’on se rabat une demi-seconde avant de se manger une jeep en frontal.


Il est difficile de mettre des mots sur cette expérience tant elle est particulière. Un étudiant indien m’a appris qu’il suffisait de payer pour obtenir son permis de conduire, ce qui explique le respect pour le moins relatif des règles de base de conduites, mais, aussi surprenant que cela puisse paraitre, les autochtones semblent à même de se repérer dans cette mélasse de véhicules.


Je ne sais pas si cela doit me rendre confiant ou non. En tout cas, inutile de vous dire que je ne me risquerai pas à prendre un volant ici. Je pense que mon permis de conduire est le document le plus inutile que j’ai pu amener ici.


Ah, et pour ne rien arranger, ils roulent tous à gauche. Trouble de l’extrême, quand tu nous tiens.


Je pourrais vous parler encore longtemps de ce sujet, mais ça se résume globalement à « j’ai peur », « c’est le foutoir », « j’y comprends rien » et « seigneur Jésus ». Mais ça fait également partie du charme de ce pays. Alors certains prendront, d’autres non.


Pour ma part, j’adore.


La bise baveuse.

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