Goa
- clmoreux
- 28 sept. 2016
- 4 min de lecture

Et si nous partions un peu plus au Nord, cette fois-ci ?

Pas trop loin, je vous rassure : tout en haut du Kerala où nous vivons se trouve un Etat minuscule, une crotte de mouche sur la carte du pays. Un Etat bordé de longues plages, infesté de touristes et de moustiques, où la mousson se termine en octobre, et où boire de l’alcool relève plus du culte que d’une simple habitude.
Je vous parle là de Goa. Goa, royaume des hippies, des russes et de la trance music. Bienvenue, chers lecteurs, au paradis de la débauche, le temps d’un (long) week-end.
Pour y accéder, nous avons dû voyager en train pour la première fois. Autant vous dire que ça restera gravé dans les mémoires, pour plusieurs raisons. D’abord, parce que comme partout en Inde, c’est le foutoir dans les gares. L’affluence y est très importante, tout est écrit en hindi, il fait chaud et la nourriture des boutiques n’inspire pas confiance, entre samossas posés sur du papier journal et bananes pas mûres. Ensuite, parce que nous étions en « sleeper class », et je me rappelle très nettement la frayeur des indiens à qui nous avons annoncé que nous voyagions dans ces fameux wagons cheap. Enfin, parce que le trajet durait douze heures. Douze heures, de nuit, dans un train bondé, entassés à la verticale sur des couchettes sales, trop petites, dans un train bruyant, avec des vendeurs enchaînant sans pauses les allers-retours en hurlant « TCHAÏ ! TCHAÏ ! » ou encore « BIRYANI ! BIRYANI ! ». J’exagère un petit peu, car ils ont eu la décence de se calmer entre minuit et 4 heures du matin.
En vrai, je dois passer pour un énorme râleur, mais je dois avouer, même si l’envie d’étrangler un des vendeurs ambulants m’est venue plus d’une fois à l’esprit, que j’ai adoré ces conditions surréalistes au possible. Ça fait partie intégrante du charme de ce foutu pays, ce qui le rend à la fois insupportable et unique.
Nous sommes donc arrivés dans l’Etat de Goa après les très longues heures de train de nuit. Et là, plusieurs constats s’imposent : tout d’abord, il pleut. En effet, contrairement à ce que nous espérions, la mousson n’est pas terminée. Ensuite, les prix sont BEAUCOUP plus élevés que dans le Kerala. C’est touristique, donc forcément, on se croirait presque en Europe à ce niveau-là.

Nous avons pris un taxi pour rallier notre « hôtel ». C’est un grand mot, car l’endroit où nous logions, le « Funky Monkey Hostel », était en réalité une auberge de jeunesse, bien old school. Ce qui ne nous a pas déplu outre mesure, bien au contraire : ce fut une opportunité unique pour rencontrer des jeunes venant d’un peu partout. Argentins, américains, canadiens, allemands, anglais, espagnols, brésiliens et j’en oublie surement. Le kiff quoi.
Ah, et avant que j’oublie, le mot de passe du WiFi c’était « stonedmonkey ». Ça annonce la couleur.
Papa, maman, vous n’avez rien lu, évidemment (oui je sais que mes parents suivent mon blog, c’est chaud). Souvenez-vous que je suis sage, que je n’aurai aucune relation sexuelle hors-mariage, des bonnes notes et que je ne fais jamais rien d’illégal, comme fumer des gros pets de temps à autres. Mais quel thug je suis n’empêche (Je vous aime, papa et maman <3).
Goa, c’était un peu l’occasion de faire du tourisme. Ni une, ni deux, la circulation étant LARGEMENT moins dense que dans le reste du pays, nous louâmes des scooters pour nous déplacer. Ils nous permirent, entre autres, de visiter les églises de l’ancien Goa. C’est une ancienne colonie portugaise, donc très catholique. Rien à dire là-dessus, les églises sont magnifiques, le temps aussi pour moi de prendre quelques instant pour me recueillir. Ça ne fait pas de mal de temps à autres, et ça me permet de me rappeler que tous les cathos ne sont pas de fervents addicts de la Manif pour Tous.
Inutile de vous dire qu’on s’est quand même mangés des bouchons au trajet retour. Et bah sachez-le, être dans les bouchons en Inde, c’est la garantie d’une très grosse montée d’adrénaline. Surtout de nuit. Quand il pleut. Mdr.
Pour finir avec les routes de Goa, je parlerai de la faune qui les fréquente. On a ENFIN trouvé les vaches sacrées, par centaines, en train de dormir sur le bitume. La vache sacrée, c’est très paisible, sauf quand ça te charge parce que tu t’approches trop pour faire des photos pourries, touriste que tu es. Dans le bestiaire, on a aussi énormément de chiens, errants ou non, des chats, des chèvres et même un cheval. Tout cela se baladant librement sur la route, évidemment. Très drôle, en vérité, et très local.

Sinon, on était aussi à Goa pour faire la fête. Bah oui, l’alcool y est légal, et pas cher du tout pour couronner le tout (moins d’un Euro les 65 centilitres de bière). On a donc pu s’adonner aux joies trop longtemps oubliées des caisses pour pas cher, des soirées dans des bars douteux mais qu’on oublie pas (ou, au moins, dont on oublie pas tout). Je citerai entre autres le Curlies, un bar/boîte bien trash au bord de la plage, où l’alcool n’est pas cher, la musique (trance, ofc) bien forte et le dancefloor agité par des indiens complètements ivres et quelques rares jolies filles. Comme c’est en face de la mer et qu’on était bien entamés, on a pas pu résister à l’envie de piquer une petite tête dans la mer à 5 heures du matin sous la pluie. C’était du très lourd.
En bref, Goa, c’était énormément de kiff, malgré la pluie omniprésente (on a pas vu le soleil des 4 jours). Mon rhume n’est donc évidemment pas guéri, mais franchement, ça valait le coup. Grosse pensée à la nourriture locale aussi, très diversifiée, toujours fraiche et délicieuse, pas forcément locale par contre (touristes obligent). On a vraiment bien aimé, et on songe à y refaire un tour début Novembre, pour voir comment c’est avec du soleil.
Enfin bon, comme le diront mes amis Châlusards, le niveau de débauche ne dépend pas du temps qu’il fait.
La bise !
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