Kakkayam
- clmoreux
- 30 sept. 2016
- 3 min de lecture

C’est parti pour une journée à l’écart du campus de l’Indian Institue of Management Kozhikode. Comme la plupart des cours de la semaine ont été annulé à la dernière minute, il faut bien qu’on s’occupe : nous voici donc en route vers Kakkayam. Kakkayam, c’est un coin perdu dans les tréfonds du Kerala, à une heure et demie de route de Calicut. La zone est caractérisée par une forêt tropicale très dense, des rivières, des lacs et de nombreux reliefs : en clair, c’est très joli et ça fait des panoramas sympas pour mettre en couverture sur facebook. Ce que j’ai fait. Oui, je suis un sale kikoo.
Le programme de l’aventure, sur le papier, était simple : partir pas trop tard le matin, nous baigner dans la rivière, manger dans un super resto indiqué par les guides, aller au parc naturel de Kakkayam, voir des singes et des cascades, revenir à l’IIMK prendre une douche bien méritée.
Dans les faits, évidemment, quelques nuances organisationnelles sont apparues.
Tout d’abord, bien que sympathique, notre chauffeur était un idiot fini. Ou alors, il nous prenait pour des idiots finis bons à arnaquer. Ou les deux. Ça a rapidement fait entrer mes compères en mode « vénère ». Cela étant, Max aura trouvé une habile parade on se mettant à parler comme un débile, répétant trois fois chaque mot en anglais avec son fantastique accent de Munich. L’arroseur arrosé, dirons-nous.
Car oui, notre ami chauffeur, prévenu la veille qu’il serait avec nous pour la journée pour un tarif convenu aura tenté à plusieurs reprises d’augmenter le tarif, d’aller moins loin ou même de rentrer à l’heure qu’il souhaitait. Bien tenté, mais non bro.
C’est assez caractéristique du pays d’ailleurs : une proportion assez importante des autochtones semble voir en nous de magnifiques distributeurs de monnaie (à raison, j’imagine). Peut-être est-ce juste une différence culturelle, mais ils se mettent alors à nous parler d’un ton condescendant en tentant de nous arnaquer une phrase sur deux. Je vous jure, même à la réception de l’école ils s’y mettent. Enfin bon, ça c’est pour une autre fois, mais l’histoire vaut bien un article.

Quoi qu’il en soit, nous finîmes par trouver une rivière où nous baigner : l’eau vive bien fraîche, il n’y a pas à dire, ça régale. On notera juste les poissons affamés arrivant par vingtaine pour manger les peaux mortes de nos pieds. C’était, il faut le dire, assez surprenant, et arracha un cri ridicule à plusieurs membres de la petite équipe que nous formions.
Après une bonne heure à nous promener dans les environs, nous eûmes faim. Vint donc le temps de contacter le fameux « super resto » des guides. Après quatre appels, une demi-heure d’attente, nous apprîmes que ledit restaurant était en réalité un hôtel, ouvert uniquement le soir. SU-PER. Encore un plan à l’indienne ça, plan qui nous conduira à nous arrêter dans le premier troquet venu pour manger traditionnel. C’est bien aussi et c’est pas cher. D’ailleurs, tant que j’y pense, ils adorent manger sur des feuilles de bananier, c’est leurs assiettes locales et c’est bien marrant.
L’après-midi nous conduira dans la réserve de Kakkayam, accessible après avoir gravi le plus haut sommet de la plus haute montagne du coin. Bon, comme à mon habitude, je grossis légèrement le trait, mais il n’empêche que l’ascension sur les routes étroites des montagnes indiennes valait réellement le coup, tout en nous offrant un ou deux points de vue plutôt incroyables. En cherchant un peu, ce pays sait quand même offrir de véritables expériences visuelles.


Des expériences humides, aussi. Bienvenue dans la réserve de Kakkayam, canopée des forêts tropicales. IL PLEUT. Sans arrêt. Nous sommes littéralement dans les nuages, ce qui donne une atmosphère assez mystique au délire, mais bon sang, c’est humide. On croisera quelques singes, une grosse cascade voilée par la brume, deux sangsues sur les jambes des filles et un escargot rouge. C’est toujours difficile de décrire la forêt tropicale. A part des arbres qu’on n’a pas l’habitude de voir, on n’y croise pas grand-chose, pour être honnête : ce qui en fait tout le charme, ce sont les bruits des insectes dans les branches. C’est un vacarme constant, que j’adore depuis tout petit (c’était l’instant mignon).
Bon, je vous mets deux trois photos et je vous laisse les potes, parce que là il fait faim. De toute façon, j’ai plus rien à dire après tant de poésie.
Kissou kissou.
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